Challengeante, compliquée et sans fin, cette connaissance de soi ! Tâche complexe car nous sommes les plus proches de nous et donc manquons cruellement de recul sur nous-mêmes…
Cela dit, si il est important d’éviter le nombrilisme ou l’attention exclusive portée à son cher moi au détriment de tous les autres, il est également essentiel de s’occuper de soi et de son âme. C’est une hygiène, une éthique, une technique de vie où étant les artisans de notre propre vie, nous cherchons à devenir meilleurs. C’est d’ailleurs ce qu’imagine Socrate quand il nous exhorte à nous connaitre nous-mêmes avant de connaitre le monde. Cette formule socratique suggère également que personne ne peut le faire à notre place. Nous sommes seuls et autonomes devant cette mission.
Alors comment faire ? Il existe bien des possibilités de mieux ou bien se connaitre. La démarche est toujours la même : connaissance de soi, puis prise de conscience puis transformation.
J’ai envie, aujourd’hui, de partager avec vous une démarche qui m’est particulièrement chère. Je l’ai découverte il y a 15 ans et expérimentée sur moi. Je suis heureuse de vous présenter :
Ennéagramme : énnéa signifie 9 et gramme la figure.
L’ Ennéagramme est donc une étoile à 9 branches inscrite dans un cercle.
C’est aussi un système d’étude de la personnalité fondé sur 9 comportements humains, qui propose 9 façons de voir le monde et de se relier au monde, aucune n’étant meilleure qu’une autre ! Cela dessine un double puzzle : celui de vous-mêmes (qui êtes-vous et comment fonctionnez-vous ?) et le puzzle des autres (9 différents profils de personnalités).
D’après mon expérience personnelle, la découverte de son type est puissante à 3 niveaux :
– développement personnel : approfondir la connaissance de soi, valoriser son potentiel en clarifiant ses points forts et ses atouts, comprendre quelle est sa blessure archaïque, sa peur principale, éviter de reproduire à l’infini des situations dans lesquelles l’on n’est plus bien, améliorer sa dynamique relationnelle, trouver ses propres axes de développement personnel et spirituel
– vie privée : mieux se connaitre pour mieux communiquer, comprendre son conjoint et ses enfants de leurs points de vue et développer plus d’empathie et d’ouverture, trouver les mots justes pour exprimer sa vérité, respecter l’autre et chaque enfant dans ses particularités
– vie professionnelle : développer une écoute active, fluidifier les relations, discerner le profil dominant des personnes, apprendre à mieux gérer les personnalités difficiles et donc prévenir les conflits
L’ on découvre cette figure très ancienne sous Pythagore, avec les 10 sceaux de Pythagore, l’énnéagramme étant le 9ème sceau.
Puis elle réapparait avec les Pères du désert, moines chrétiens au 2ème siècle en Egypte, Syrie, au Liban, qui sont à l’origine de la vie monastique. L’un d’eux, Evagre le Pontique, va écrire une série de conseils aux moines pour qu’ils soient heureux et il se rend compte qu’il ne peut pas donner les mêmes conseils à tous les moines….
Exemple : pour le moine qui est très fort, avec une forte présence voir un « côté buldozer »; le conseil à lui donner est « Mets de la douceur dans ta vie, un peu de rondeur, de souplesse. »
Pour le moine curieux de tout, qui a mille idées à la minute, voulant tout voir tout faire : le conseil approprié est « Un peu de sobriété dans ta vie, prend le temps de faire une chose à la fois »… Se dégage peu à peu de l’expérience de la vie en communauté : 9 profils différents.
Les Soufis vont eux aussi s’intéresser à l’énnéagramme. Leur idée : le « jihad intérieur » est le combat intérieur du bien contre le mal.
Au 20ème siècle, on va redécouvrir l’énnéagramme grâce à GURDJIEFF (qui l’amène de l’Asie mineure en Europe), puis en 1970 avec Claudio NARANJO, thérapeute dans la baie de San Francisco qui l’utilise pour soigner les « bien-nantis » du boum de l’informatique qui ont tout et qui pourtant sont malheureux voire dépressifs.
Cet outil prendra ses lettres de noblesse en 1985 grâce à Helen PALMER (profiler à la CIA) et David DANIELS (directeur du département de psychologie de Stanford).
Il se développe depuis, partout dans le monde, pour le développement personnel et la spiritualité.
Pour ceux qui sont intéressés par la symbolique des nombres : celle du chiffre 9 est puissante. En voici 2 exemples : nous trouvons 9 muses (l’éloquence – la poésie – la comédie – la tragédie – le chant lyrique – l’épopée – l’urania ou parole divinatoire et le mime ou pantomine) qui sont les symboles des 9 énergies universelles ou des 9 facettes de nous-mêmes.
Il y a 9 étapes de réalisation de l’être auquel l’homme peut accèder, 10 étant le nombre de Dieu.
Belle route à vous !