Le questionnement est un voyage et questionner c’est devenir explorateur !
Le questionnement est un voyage et questionner c’est
devenir explorateur !
Questionner quelqu’un dans le travail, en famille, entre amis … est un acte quotidien, considéré comme fort banal. D’ailleurs nous sommes nombreux à penser que le questionnement fait partie des choses faciles que nous maitrisons, sans jamais l’avoir appris à l’école et sans jamais y avoir été formé !
LA NATURE DE NOTRE QUESTIONNEMENT
La réalité est que nous posons systématiquement les mêmes types de questions qui ne représentent que … 15% des possibilités du questionnement. La plupart du temps ces questions sont fermées. Le « tu vas bien ? » nous venant plus spontanément que le « comment vas-tu ? ». De même, nous posons souvent des questions pour obtenir les réponses que nous espérons. Nous demandons ainsi : « tu as compris ?» et intérieurement nous nous attendons à une validation. « Qu’as-tu compris ? » est une question avec laquelle nous prendrions beaucoup plus de risques…
Si nous faisons attention à notre questionnement, nous posons donc majoritairement des questions commençant par « Est-ce que… » qui ne permettent aucune exploration et avec lesquelles nous gardons la maitrise ou des questions du type « Ne pense-tu pas que … ?» où nous induisons la réponse.
2 DYNAMIQUES POSSIBLES:
Dès que nous ouvrons la bouche pour communiquer, nous avons le choix entre deux options et deux dynamiques bien distinctes :
1/ dire, affirmer, expliquer, argumenter, convaincre, répéter si besoin à l’autre
2 / questionner l’autre
et ces 2 mouvements ne viennent pas et ne vont pas au même endroit !
Quand je « dis » quelque chose à quelqu’un, je suis centré sur moi, je lui donne ma perception, ma vision sur le sujet ou la situation. Je lui parle de MON POINT DE VUE.
Quand je « questionne » l’autre, je me décentre de moi-même pour aller me centrer sur lui; je vais ainsi m’intéresser à sa perception, je vais explorer sa vision du sujet ou de la situation et cela va venir enrichir ma vision : c’est alors une découverte de SON POINT DE VUE.
Bien communiquer requiert de maîtriser ces deux mouvements contraires et complémentaires.
QUESTIONNER POUR FAIRE REFLECHIR
« Si j’avais une heure pour résoudre un problème dont ma vie dépendait, je passerais les 55 premières minutes à chercher la meilleure question à me poser, et lorsque je l’aurais trouvée il me suffirait de 5 minutes pour y répondre. » Einstein
Einstein présuppose que poser la bonne question à l’autre ou se la poser à soi-même est le processus créatif le plus puissant qui soit.
Et c’est ce que nous expérimentons dans le coaching. Quand je pose la bonne question au bon moment à mon coaché, je vais lui permettre de réfléchir différemment, de créer des rouages inédits qui vont lui ouvrir de nouvelles perspectives. Ce processus de questionnement rend la personne plus intelligente car il lui permet d’élargir son point de vue. C’est une exploration 360°.
Socrate a été le précurseur de ce type de questionnement. Par exemple, quand l’un de ses disciples avait le sentiment d’une injustice commise; il lui demandait : « Quelle hypothèse fais-tu pour conclure à une injustice ? » et pas « Pourquoi te sens-tu injustement traité ?» Il l’interrogeait sur sa façon de penser.
Et « penser à sa façon de penser, c’est réfléchir.»
La mission de Socrate était de faire réfléchir pour éduquer.
La mission du coach est de faire réfléchir pour rendre autonome et plus libre.
L’ART DE LA BONNE QUESTION AU BON MOMENT
C’est ce que Frédéric Falisse, un coach qui sa travaillé la question appelle la questiologie. « Cette discipline a pour ambition d’éveiller notre intelligence à interroger de façon pertinente, dans le but de découvrir de nouveaux possibles » dit-il.
Il explique notamment que les questions sont capitales pour les raisons suivantes :
– ce que nous comprenons est une réponse à une question que l’on s’est posée un jour
– la réflexion n’est rien d’autre qu’un enchaînement de questions
– la créativité se construit sur la capacité de remettre en question des certitudes
– la construction de vraies relations nécessite de s’intéresser aux autres et donc de leur poser de bonnes questions
Je suis, pour ma part, convaincue que la connaissance de soi et la prise de conscience sont basées sur la capacité à se poser les bonnes questions aux bons moments.
Et là, nous entrons de plein pied dans le processus du coaching ! Ce processus vivant, permettant à l’homme d’aller contacter ses ressources intérieures et d’avancer grâce à l’exploration déclenchées par le questionnement. Et c’est ce qui me passionne dans le coaching.
